passages

passages

Athènes, penser la ville de l'après-crise ?

Voici le lien permettant de télécharger, à partir du site internet de l'Ecole Nationale Supérieure d'Architecture de Strasbourg, la publication réalisée à l'issue de l'atelier de projet urbain qui a eu lieu à Athènes en novembre 2011 :  Athènes, penser la ville de l’après-crise ? 

 

Voici le préambule de la publication, co-rédigée avec V. Ziegler et D. Neidlinger : 

 

Athènes est une ville, qui, comme beaucoup de villes-port ou de villes situées sur un littoral, a connu une très forte croissance au XXe siècle, liée notamment à l’accroissement des flux marchands et humains de l’économie-monde. La croissance urbaine d’Athènes et de son agglomération a été plus tardive que celle qui a touché la plupart des villes d’Europe au cours de la révolution industrielle mais plus concentrée et plus rapide, entraînant une extension exponentielle de l’emprise urbanisée.

 

Ce développement très rapide et parfois difficilement contrôlable et contrôlé se heurte aujourd’hui à de multiples CRISES, qui constituent des ENJEUX et des POTENTIELS qui doivent permettre de repenser le développement d’Athènes :

    • Une CRISE ECONOMIQUE, liée à la métropolisation et à la globalisation de l’économie, due notamment à la baisse tendancielle de la plus-value au cours du XXe siècle. L’économie grecque n’a jamais été réellement industrielle, mais la crise structurelle qui affecte l’économie européenne touche aujourd’hui la Grèce intégrée à l’Union Européenne.

 

    • Une CRISE FINANCIERE, qui constitue le corollaire de la précédente et liée à la crise globale du système économique capitaliste et réduit fortement les capacités d’investissement et de fonctionnement des Etats. 

 

    • Une CRISE URBAINE, qui se décline à travers plusieurs symptômes :
      • L’obsolescence programmée et prévisible d’une très grande partie des infrastructures et des structures urbaines qui se sont développées au cours de la seconde moitié du XXe siècle.
      • L’inadaptation des réseaux de déplacement collectifs à l’extension de la métropole, due à de très longues périodes de sous-investissement
      • L’absence de coordination des investissements et l’absence de gestion d’un développement urbain fondé avant tout sur la micro-propriété familiale.
      • L’absence de mise en cohérence des échelles de réflexion pertinentes pour les différents grands investissements réalisés notamment pour les Jeux Olympiques de 2004.
      • Une crise de surproduction de l’investissement immobilier, qui se caractérise probablement par l’existence d’une forte offre en logement inadaptée aux demandes réelles 

 

    • Une CRISE POLITIQUE ET SOCIALE, qui nécessite de reconstruire des niveaux de coopération, de solidarité voire de gouvernement nouveaux et plus démocratiques, transformation qui doit être porté par les catégories sociales populaires fortement précarisées par la crise financière.

 

Notre atelier, qui regroupe 14 étudiants et trois enseignants en architecture réunis pour 10 jours dans la métropole Athénienne, ne peut répondre à l’ensemble des ENJEUX énumérés ci-dessus. Nos propositions se saisissent cependant pleinement de cette situation, et veulent s’appuyer sur le POTENTIEL offert par cette situation globale de crise pour apporter une réponse localisée, c’est-à-dire adaptée à des lieux, des contextes et des vécus particuliers, mais pleinement inscrits dans les grandes dynamiques en cours. Les propositions de transformation de l’espace urbain envisagées durant ce workshop  doivent contribuer à fonder un espace d’expérimentation propice à la définition d’horizon d’attente partagé pour le futur de la métropole Athénienne.

 

De manière transversale, les différentes propositions partagent une posture sociale et critique et s’attachent à répondre aux enjeux suivants :

 

      • Répondre au sous-investissement par le sur-investissement « social » ou « socialisé », afin de renouveler la ville sur elle-même en s’appuyant sur les usages de l’espace public et sur les différentes appropriations possibles avec le moins de moyens financiers possibles

 

      • Retrouver des articulations entre les sur-investissements réalisés ponctuellement (ex : secteur de Neo-Faliro) et leur environnement humain et urbain

 

      • Accompagner la mutation « écologique » et « économique » du territoire, en s’appuyant sur les potentiels du déjà-là (souplesse fonctionelle de l’architecture des années 1960) et sur les activités économiques inscrites dans un circuit court et permettant un développement et un réinvestissement local

 

      • Garder une place pour l’informel et le non-organisé (qui permet aux plus modestes de survivre) mais constitue un vecteur pour la réappropriation collective de l’espace urbain ( socialiser l’auto-régulation actuelle). 

 

 Littoral & Mikrolimanos - Fraggo.jpg 

Mikrolimanos - Fraggo.jpg

Athènes 2011 - deux double-pages de mon carnet de voyage à Athènes. 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



30/11/2014
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 4 autres membres